Modalité, passion et aspect

Résumé

La complexité de l’analyse sémiotique est souvent expliquée par l’indésirable polysémie de certains concepts, qui ne sont pas employés dans la même acception par les différents analystes. Dans le but de faciliter l’emploi de quelques termes techniques de l’analyse discursive, cet article reprendra trois de ces concepts problématiques: la modalité, la passion et l’aspect. À partir des premiers travaux d’Algirdas Julien Greimas, jusqu’aux apports théoriques de la tensivité, de Jacques Fontanille et Claude Zilberberg, on essaiera d’établir des rapports et des distinctions entre les processus de modalisation et d’aspectualisation, par l’étude de l’intervention de ces processus dans la question des passions. On commencera par les modalités, en montrant comment, au départ, l’analyse modale était attachée au parcours du /faire/ dans le cadre des changements narratifs et comment, plus tard, l’étude du parcours de l’/être/ a ouvert la voie aux passions. Ensuite on discutera l’avènement des passions dans l’analyse sémiotique, étant donné que cette notion est étroitement liée au problème de la tensivité. Finalement on discutera l’aspect, d’abord selon une définition morphologique, et ensuite à la lumière d’un élargissement sémantique susceptible d’expliquer certaines significations de la notion d’aspectualisation. On prendra toujours soin de placer le débat dans le cadre du parcours génératif de la signification.