Prostitution coloniale et nationalisme: collaboration corporelle dans Ciel de Porphyre de Aicha Lemsine
DOI :
https://doi.org/10.11606/issn.2316-3976.v6i11p88-108Mots-clés :
Prostitution coloniale, Fiction, Femmes, Littérature, NationalismeRésumé
Les prostituées ont été utiles dans la période coloniale, car d’une part, la sexualité représentait pour le colonisateur l’une des formes les plus pernicieuses de la domination et un élément fondamental d’assujettissement : ces femmes indigènes devenaient un réel sujet de l’imaginaire érotique colonial. Et d’autre part, ces femmes représentaient pour les nationalistes une véritable source de renseignements au profit du FLN car elles étaient en contact régulier avec des policiers ou des militaires français. Ces femmes n’étaient pas des objets passifs mais de véritables actrices, pensantes et agissantes. De Dalila, la prostituée au service du colonisateur à Houria prostituée, ange gardien et libératrice des pulsions accumulées par les moudjahiddines. Ciel de Porphyre d’Aicha Lemsine s’ouvre et se termine par une lecture des actions de prostituées durant la guerre de libération algérienne. Notre réflexion tournera autour du rôle de la femme algérienne «indigène» qui a participé à la lutte armée en vendant son corps et en subissant des violences sexuelles pour servir la bonne cause. De démontrer comment Aicha Lemsine à travers son roman traite ces actions de prostituées patriotes? Comment définit-elle l’équation Nationalisme=prostitution? Comment traite t-elle cette collaboration corporelle et charnelle? Comment mesure t-elle l’ampleur de cette collaboration entre filles «indigènes/algérienne» et «européens/français colonisateurs»?
##plugins.themes.default.displayStats.downloads##
Références
ALOULA, Malek, Le Harem colonial. Images d’un sous érotisme, Paris, Ed Séguier, 1981.
AZIZ, Germaine. Les Chambres closes. Paris : Ed Stock, 1980.
BEAUGE, Florence « Le tabou du viol des femmes pendant la guerre d’Algérie Commence à être levé », Le Monde, 11 octobre 2001.
BERTHERAND. Adolphe. « De la prostitution à Alger ». In : Mémoires divers. Alger : Typo V. Vailland., 1859.
CORBIN, Alain les filles de noces. Misère sexuelle et prostitution au 19ès et au 20è s, Paris, Flammarion, 1978.
DIDIER ERIBON, professeur à la faculté de philosophie, sciences humaines et sociales de l’université d’Amiens. Le corps politique. Quelques réflexions à propos du 40ème anniversaire des émeutes de Stonewall.
DORLIN Elsa, La matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la Nation française, Paris, La Découverte, 2009.
FANON. Frantz. L’An V de la révolution algérienne. Paris : Ed Maspero, 1960.
FROMENTIN, Eugène, Une année dans le Sahel, Paris, Ed Plon, 1848.
LEMSINE, Aïcha. Ciel de Porphyre. Paris : J.-C. Simoën, 1978.
MOLINIER, Pascale, Autre chose qu’un désir de peau… Le Nègre, la Blanche et le Blanc dans deux romans de Dany Laferrière in (Dorlin éd) Sexe, Race, classe. Pour une épistémologie de la domination. Paris, Puf, 2009.
MONTAGU, Lady Mary, L’islam au péril des femmes nues. Une Anglaise en Turquie au 18è S, 2001.
NORBERT, Elias, La société de cours, Paris, Champs essais, 1985.
SALARDENNE., Roger., l’Afrique Galante : reportage chez les prostituées juives et mauresques, Paris, Ed Prima, 1930.
TARAUD, Christelle, "Amour interdit" Marginalité, prostitution, colonialisme (Maghreb, 1830-1962), Paris, Payot, 2012.
TARAUD, Christelle, la prostitution coloniale. Algérie, Tunisie, Maroc (1830-1962). Paris, Payot, 2003.
YACEF, Saâdi, La bataille d’Alger, Alger, Éditions Casbah/Publisud, 1997.
Téléchargements
Publiée
Numéro
Rubrique
Licence
En soumettant le matériel pour la publication, l'auteur déclare automatiquement qu’il est l’auteur de son travail. Il assume toute responsabilité devant la loi numéro 9.610, du 19 février 1998. Dans le cas de plagiat ou de diffamation, il s’oblige à répondre pour l'originalité de l’œuvre, y compris les citations, les transcriptions, l’utilisation de noms de personnes et de lieux, de références historiques et bibliographiques et tout ce qui a été incorporé dans son texte, exemptant l'équipe de la Revue Non Plus, ainsi que les institutions qui lui sont liées. L'auteur reste le seul propriétaire des droits de son texte, mais autorise l’équipe de la Revue Non Plus à le réviser, l’éditer et le publier, en suggérant (et ou effectuant) des modifications si nécessaire.
L'auteur déclare que son texte n’est pas objet de charge de la preuve d'aucune sorte, ainsi qu’il n’existent pas de contrats éditoriaux en vigueur qui empêchent sa publication sur la Revue Non Plus, étant le seul responsable de créances futures et d'éventuels dommages. Les originaux soumis doivent être inédits et ne doivent pas être soumis à une autre revue (s) pendant le processus d'évaluation.
En cas de coauteur, il est nécessaire une déclaration du coauteur (ou des coauteurs) autorisant la publication du texte.
Il est entendu, ainsi, qu’avec l'acte de soumission de tout matériel pour la Revue Non Plus, que l’auteur a pleine conformité avec les présentes conditions et les normes pour la préparation et la soumission de travaux. Le non respect de ces éléments ou des directives aux auteurs entraînera le rejet du matériel soumis à la publication.