Le chiffre et la pensée du risque: une mythologie au présent
DOI :
https://doi.org/10.11606/issn.1984-1124.i30p29-44Mots-clés :
Barthes, Mythe, Naturalisation, Gestion des risques, Pénalité, ChiffreRésumé
Le texte fait l’hypothèse d’un mythe du chiffre dans nos sociétés contemporaines en recourant à la pensée de Roland Barthes sur un sujet où on ne l’attend guère : la critique de la pensée du risque, dans le contexte pénal. En effet, aujourd’hui, le chiffre, avec ses ornements scientifiques et rationnels, constituerait la vertu cardinale d’une politique bien conduite : les indicateurs divers auxquels il donne lieu conduiraient vers la bonne « gouvernance » sous les atours de ce que Barthes appellerait une parole innocente. Pire, déshistoricisé et manipulé sans mise en perspective réelle, celui-ci serait devenu un signe qui tourne à vide (un « fétiche » ?), exonérant ceux qui l’emploient d’assumer le réel dans sa complexité. Dans cet univers du chiffre, nous assisterions ainsi au déploiement d’une nouvelle narration que nous proposons de discuter. Et l’idée de ce texte est peut-être ici, dans les plis du réel et du politique, éclairés par la pensée de Barthes et ses Mythologies. Dans ces perspectives, deux questions principales se posent : d’une part, que se passe-t-il lorsque le chiffre passe pour plus vrai que la réalité ? D’autre part, ne serait-il pas déjà devenu notre seconde nature ?
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