Ferenczi et l'éducation

en déconstruisant la violence démentie

Résumé

Les expériences cliniques et les postulats théoriques de Sandor Ferenczi apportent d'innombrables contributions à l'éducation. Nous essayons d'articuler, dans cet article, deux formes de déni de violence, une collective et une étrangement familière. Ce sont deux dimensions fondées sur un traumatisme radicalement destructif, car il provoque le clivage du moi. Nous émettons l'hypothèse que le désaveu du sujet sur le plan social - à travers la violence objective de l'exploitation par le capital - renforce l'identification à l'agresseur et la reproduction de mécanismes incapacitants dans le domaine de l'éducation. La violence traumatique perpétrée parmi les sujets à l’école se superpose à un clivage introjecté dans la division des classes, en particulier dans la séparation entre l’enseignement public et privé, ainsi que dans le négationnisme de la société brésilienne. L'introjection et le transfert favorisent ce processus. L'affrontement entre les mondes adulte et infantile, avec l'imposition hiérarchique de connaissances verticales et hégémoniques, éclate généralement comme un passage à l'acte sur le plan intersubjectif. L’imbrication inconsciente de ces deux plans de violence coupée doit être comprise pour que les fragilités narcissiques s’intègrent avec empathie dans la capacité de ressentir avec l’autre. La sensibilité à un transfert mutuel permet à l'enseignant d'exposer courageusement ses faiblesses face à l'hypocrisie systémique, favorisant ainsi la reconnaissance des individus les plus vulnérables.